Travailler avec des Substances Contrôlées

 

En 2018, le Canada a adopté la Loi sur le cannabis, légalisant la consommation de cannabis à des fins récréatives à l’échelle nationale. Plus récemment aux États-Unis, les élections de 2020 ont vu le New Jersey, l’Arizona, le Montana et le Dakota du Sud faire à peu près la même chose tandis que l’Oregon a décriminalisé les drogues plus dures telles que l’héroïne, la méthamphétamine, la cocaïne et les champignons psychédéliques. Ces développements reflètent davantage les mouvements culturels qui s’éloignent de la guerre contre la drogue qui a suivi les années 1960. Alors que les lois sur les drogues se sont lentement assouplies au fil du temps, la recherche médicale liée aux médicaments les plus réglementés reste difficile à naviguer par rapport à d’autres substances développées à des fins pharmaceutiques. Dans ce bulletin, nous ferons un large aperçu des réglementations sur les substances contrôlées aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, discuterons des obstacles qui doivent être surmontés liés à l’étude non clinique des substances contrôlées, et nous présenterons l’expérience et les capacités des ITR. liés à la recherche avec des substances contrôlées.

Catégorisation des Substances Contrôlées

La réglementation relative aux substances contrôlées diffère d’un pays à l’autre, mais l’objectif sous-jacent est cohérent et leurs systèmes de catégorisation sont similaires.

La Controlled Substances Act des années 1970 aux États-Unis a classé les médicaments en 5 programmes en fonction de leurs applications médicales, de leur sécurité et de leur potentiel d’abus, le programme 5 étant le moins restrictif. Une substance est classée dans l’annexe 1 lorsque trois critères sont remplis : un potentiel d’abus élevé, aucun usage médical actuellement accepté et un manque d’innocuité acceptée pour une utilisation sous surveillance médicale.

Le Royaume-Uni utilise une approche bidimensionnelle. La loi sur l’abus de drogues classe les substances en trois catégories ; A, B et C, la classe A étant la plus nocive et la classe C la moins nocive. Ces classes déterminent les pénalités associées à la possession ou à la fourniture. Le Règlement sur l’abus de drogues classe ensuite les mêmes substances en cinq annexes pour refléter leurs catégorisations dans les conventions des Nations Unies de 1961 et 1971. Ces réglementations sont utilisées pour déterminer les applications cliniques du médicament ainsi que la manière dont il doit être stocké et étiqueté.

Au Canada, les classifications de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances sont similaires au système des États-Unis avec quelques différences pour des substances spécifiques. Par exemple, le cannabis est une drogue de l’annexe 2 au Canada, mais elle est de l’annexe 1 aux États-Unis. Ces règlements visent à garder les substances dangereuses hors de portée du grand public parce qu’il a été démontré qu’elles présentent des risques pour la santé publique.

Cependant, dans la poursuite de cet objectif, la recherche médicale sur la sécurité et l’utilisation médicale de nombreuses substances contrôlées a été entravée. Au fil du temps, des substances qui étaient auparavant considérées comme sans usage médical ont en effet montré certains avantages médicaux et la réglementation concernant certaines de ces substances s’est assouplie dans certaines régions.

Obstacles À la Recherche de Substances Contrôlées

L’accès aux substances contrôlées pour la recherche médicale s’accompagne de divers obstacles, notamment la recherche d’un fournisseur, l’obtention de fonds de recherche, l’obtention de licences et de permis, des protocoles de sécurité accrus et des documents supplémentaires pour chaque établissement manipulant la substance.

La recherche médicale exige que les éléments de test soient produits selon les bonnes pratiques de fabrication (BPF), tout comme les bonnes pratiques de laboratoire (BPL), les BPF sont un système de contrôle de qualité strict. Afin de produire des substances contrôlées, les installations certifiées GMP ont également besoin de licences supplémentaires et doivent obtenir des permis pour exporter ces substances vers les laboratoires effectuant les essais non cliniques ou cliniques. La main-d’œuvre supplémentaire requise pour obtenir des licences et des permis de production et d’exportation de substances contrôlées augmente les coûts de production et de nombreux fabricants choisiront donc d’éviter de traiter avec des substances contrôlées.

Demander des subventions ou obtenir un financement pour la recherche avec des substances contrôlées est généralement plus difficile par rapport à la recherche avec des substances non contrôlées. Une grande partie des premières recherches médicales sont effectuées dans les hôpitaux et les universités, et leurs comités de surveillance éthique respectifs sont plus réticents à approuver la recherche avec des substances contrôlées en raison de leur réputation de médicaments dangereux. Cette hésitation contribue également à la réticence des fabricants à produire des substances contrôlées car leur clientèle potentielle est petite et investir dans des licences et des protocoles peut ne pas fournir un bon retour sur investissement.

Si un fournisseur acceptable a été trouvé et que le financement de la recherche a été obtenu, la recherche non clinique doit être confiée à une installation dûment agréée qui dispose des protocoles de sécurité nécessaires pour manipuler et stocker en toute sécurité les substances contrôlées.

Capacités d’ITR Liées aux Substances Contrôlées

Avec le mouvement mondial croissant vers la légalisation des substances contrôlées, la recherche préclinique sur leur sécurité devient de plus en plus importante. ITR est autorisé à travailler avec des substances contrôlées, ayant effectué des travaux avec des substances telles que : cannabis, psilocybine, barbituates, fentanyl, kétamine, diazépam et bien d’autres.

La procédure pour lancer une étude avec une substance contrôlée peut prendre jusqu’à 14 semaines de plus que pour les études avec des substances non contrôlées, la procédure décrite ci-dessous.

Les deux premières étapes consistent à demander une exemption S56 et à ajouter le nom de la substance à la licence RTI. Une exemption S56 du Bureau des substances contrôlées (BSC) de Santé Canada est requise pour utiliser l’élément d’essai dans toute étude in vivo. Le dépôt de cette exemption nécessite un plan d’étude final signé et l’approbation du comité institutionnel de protection et d’utilisation des animaux de l’ITR. Cela peut prendre jusqu’à 70 jours à Santé Canada pour examiner cette soumission. L’ITR doit également déposer le nom et la structure chimique de l’élément d’essai auprès de l’OCS pour que le nom soit ajouté à la licence, ce qui permettra à l’ITR de recevoir la substance. Santé Canada peut prendre jusqu’à 45 jours pour examiner et approuver la demande de licence. Les étapes d’exemption S56 et de licence sont effectuées en parallèle.

Lorsque l’étude nécessite l’utilisation d’animaux de grande taille tels que des chiens ou des primates non humains, un certificat d’études expérimentales est exigé de la Direction des médicaments vétérinaires (DMV). Le VDD peut prendre jusqu’à 45 jours pour être examiné. Le dépôt de cette attestation nécessite les mêmes documents que ceux exigés par l’exemption S56 de l’OCS et s’effectue donc également en parallèle du S56 et des dépôts de licences.

Une fois que l’article d’essai apparaît sur la licence RTI, un permis d’importation est nécessaire si l’article d’essai est expédié à ITR depuis l’extérieur du Canada. Ce permis peut prendre jusqu’à 42 jours pour être accordé. Le commanditaire a également besoin d’un permis de son organisme de réglementation respectif pour expédier l’élément de test à l’ITR, dans le cas des États-Unis, la DEA devrait accorder le permis.

Lorsque l’article de test arrive à l’ITR, il est reçu par un agent de l’ITR autorisé à manipuler des substances contrôlées, une personne qualifiée en charge (QPIC), où la quantité est vérifiée et elle est stockée dans un coffre-fort sécurisé à l’installation. Pour une utilisation dans les études, l’élément de test est transféré de la voûte au directeur de l’étude qui l’utilisera dans l’étude en suivant des procédures opérationnelles standard spécifiques. A la fin de chaque préparation d’items, la quantité d’items restant est vérifiée par le directeur d’étude et ramenée au coffre par le directeur d’étude.

ITR est préparé pour les projets de substances contrôlées ; avec des protocoles entièrement développés pour le stockage et la manipulation en toute sécurité ainsi qu’une expérience dans l’obtention de licences et de permis de Santé Canada et du Bureau des substances contrôlées, ITR peut aider à transmettre des projets impliquant des substances contrôlées.

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